lundi 13 janvier 2014

EAST MONDAY MORNING (avec de l'art dedans)

'Untitled (30.III.2010)', 2010 - 3 piles de papier A4 - imprimé jet d'encre. © DOMANOVIC


'Untitled (30.III.2010)', 2010 - 3 piles de papier A4 - imprimé jet d'encre. © DOMANOVIC




Un lundi très à l'est.

Plutôt que de traiter l'actualité directement avec les questions de la liberté d'expression, de l'Histoire, de ce qu'il en reste (comme traces, images, témoignages) et de ce que l'on en fait aujourd'hui, j'ai eu envie de mettre tout cela en perspective. Avec une artiste, bien sûr. Une artiste qui s'intéresse aux médias, à internet, à ce que cela génère comme images, comportements, "matières" et à l'identité d'une nation. Comment l'un et l'autre sont liés, intimement.

Images - archives -  médias -  identité collective - mémoire -  nation.

Se sont les mots clefs du travail de l'artiste ALEKSANDRA DOMANOVIC.

Née en ex-yougoslavie et vivant actuellement à Berlin, on peut découvrir une de ses œuvres à Brest, au centre d'art Passerelle. Intitulée "19:30", cette vidéo mêle les génériques (musiques et titres) des journaux télévisés entre 1958 et 1990 (correspondant au début de la guerre)  collectés par l'artiste en Yougoslavie. Cette tranche horaire étant devenue une routine quotidienne rassemblant toutes les nationalités, sans distinction. Dans les années 1990, le rendez-vous est incontournable pour prendre des nouvelles de la situation dramatique qui secoue le pays. Au fils des ans, la musique des génériques semble se radicaliser à l’image du conflit armé.
Aleksandra Domanovic juxtapose à ces images de la musique électronique des années 1990 qui a constitué un socle de tolérance et a rassemblé dans le même territoire plusieurs générations divisées par les nationalismes.


Les premières images sont des photos d'une 'installation représentant des sculptures faîtes d'empilement de feuilles A4. Ces piles ont le bord des feuilles imprimé via une imprimante jet d'encre et une fois assemblées, composent une image. Comme dans l'ensemble du travail d'Aleksandra Domanovic qui partage, documente, fournit les liens de ses recherches, les sculptures existent aussi sous forme digitale (fichiers pdf téléchargeables pour chaque feuille).




Pourquoi cette artiste aujourd'hui?
Parce qu’elle questionne les traces et invite à une réflexion poétique et engagée sur notre société.

La poésie et l'élégance, je vous avoue que c'est ce qui me manque le plus dans le traitement de l'actualité de ces derniers jours...



 --> Ici, la vidéo 19:30  (11 minutes)
--> , tout le projet 19:30 documenté avec les archives en ligne
--> Ici, une plateforme web curatoriale réalisée à 4 mains, pendant 7 ans, tous les jours: VWORK. Un projet pharaonique qui a commissionné quelques expositions.
-->, sa galerie 
--> et là, un reportage-portrait pour le moins surprenant via Arte Créative: Fitness For Artists (9 min)



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